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Alors que les 24 Heures du Mans s'annonçait sous le signe d'un duel Suzuki / Yamaha, c'est Honda qui a raflé la mise, dimanche, au Bugatti. C'est l'équipage de la N.55 tenue par Ribalta-Bosch, Protat et Four qui l'a emporté, à l'usure.
Honda, qui disposait d'une moto moins puissante que ses rivales japonaises Suzuki et Yamaha, a parfaitement tiré son épingle du jeu en misant sur la fiabilité et la régularité pour remporter la 29e édition des 24 heures du Mans, son 11e titre dans l'histoire de l'épreuve.
"Je savais que l'équipage était homogène et rapide. Je leur ai demandé de tourner en 1:41, 1:42 pour monter sur le podium. On a calé notre stratégie sur la Kawasaki (N.111, 4e pendant les deux premières heures, puis 3e les deux heures suivantes avant d'abandonner), puis sur les meilleurs (les Suzuki 1 et 2 et la Yamaha 94). Ils devaient cravacher pour rattraper le temps perdu sur les incidents mécaniques et donc pousser à la faute leurs pilotes" , a déclaré le patron de l'écurie, Christian Lavieille, qui a dédié cette victoire à "Pipo" Baldi, le fondateur du team "National Motos", gravement malade, qui n'a pu se déplacer au Mans.
Le sourire de Ribalta&hellip
L'Espagnol Daniel Ribalta-Bosch (26 ans), au palmarès international vierge, recruté au dernier moment à cause du bouleversement du calendrier des divers championnats motocyclistes et vainqueur dès sa première participation à l'épreuve, était ravi. "C'est incroyable. Christian (Lavieille) m'a appelé au téléphone, j'ai dit oui et je gagne ! J'ai trouvé Le Mans plus facile que le Bol d'Or (qu'il a terminé 3e l'an dernier pour sa 1re participation)", a-t-il déclaré.
Les Français Frédéric Protat (39 ans) et Olivier Four (28 ans) étaient eux aussi radieux. Four, l'homme au collier de barbe, a expliqué: "Notre stratégie était de faire une course d'attente et d'être régulier. Ça a payé" . Protat a développé : "Suzuki remontait fort sur la fin et il a fallu gérer pour ne pas trop perdre de terrain. L'équipage était très homogène et on a fait de bons relais." C'était la clé du succès sous le soleil manceau qui a gêné les autres concurrents, notamment l'Espagnol David Checa, vainqueur l'an dernier, 3e cette année avec la Yamaha 94 après avoir aligné records du tour et chutes.
... et la souffrance des autres
"C'était plus dur que l'an dernier. Je suis détruit" , a-t-il confié. Son coéquipier français Sébastien Gimbert, double vainqueur au Mans (2000, 2005), a constaté qu'on "n'économise plus le matériel en endurance. On était tout le temps à fond et David (Checa) et Garry (McCoy) sont allés à la faute. Dans ces conditions, je suis très content d'être 3e."
L'Australien Garry McCoy, un ancien pilote MotoGP se souviendra longtemps de sa première pige en endurance et de sa cabriole dans la chicane Dunlop. "Il faut que je fasse le point. Je ne sais pas si je vais revenir", a-t-il estimé, visiblement épuisé.
Dominique Méliand, le patron de la SERT Suzuki, n'était "pas très heureux" de la 2e place de la N.1, en tête pendant la première heure avant de passer le relais à la N.2, qui a caracolé devant pendant 19 heures avant d'abandonner sur une casse moteur. "Ce sont les aléas de la course, a-t-il regretté, félicitant Christian Lavieille, ancien pilote toujours malchanceux au Mans qu'il a formé et qui a réalisé un "sans faute".
Les pilotes de la N.1 se sont battus, à l'image de Mathieu Lagrive, qui a couru avec les métatarses de la main gauche cassés, avant de renoncer les deux dernières heures à cause de la douleur. Le Japonais Keiichi Kitagawa a aussi surmonté une lourde chute pour terminer la course. Seul Vincent Philippe n'a pas connu trop de soucis.
Au total, sur les 56 machines autorisées à prendre le départ, seulement 35 ont terminé la course et 33 ont été classées, dont l'équipe Suzuki Junior, la LMS 72 du Mans, longtemps dans le coup mais victime d'une casse réparée par les apprentis mécano et qui a tenu à terminer la course pour décrocher la lanterne rouge.